Israël a lancé jeudi des dizaines de frappes sur l'Iran, visant son programme nucléaire. Les responsables israéliens ont déclaré que les frappes se poursuivraient pendant plusieurs jours.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré jeudi que les avions de guerre israéliens «attaquent un grand nombre de cibles à travers l'Iran». Il a ajouté que l'objectif de l'attaque était de «frapper l'infrastructure nucléaire de l'Iran, les usines de missiles balistiques de l'Iran et les capacités militaires de l'Iran ».

«Cette opération se poursuivra aussi longtemps que nécessaire, jusqu'à ce que nous terminions la mission», a déclaré Netanyahou.

La télévision d'État iranienne a annoncé que le chef d'état-major du CGRI, Hossein Salami, avait été assassiné lors d'une frappe israélienne à Téhéran. Des dizaines de victimes ont été signalées.

Cette décision fait suite à une discussion entre le président américain Donald Trump et Netanyahou lundi, au cours de laquelle Netanyahou a discuté d'éventuels plans d'attaque contre l'Iran, selon le Wall Street Journal.

Les États-Unis et Israël planifient depuis des décennies une attaque contre les installations d’enrichissement nucléaire de l’Iran, une initiative largement perçue comme susceptible de déclencher une guerre régionale à grande échelle. Au cours des dix-huit derniers mois, les États-Unis ont massivement renforcé leur présence militaire au Moyen-Orient, y déployant avions, systèmes de défense antimissile et navires de guerre.

Depuis les événements du 7 octobre 2023, Israël a mené une série d’attaques contre l’Iran et ses alliés à travers le Moyen-Orient. Cela a créé une opportunité pour les États-Unis et Israël de lancer leur attaque de longue date contre les centres de raffinage nucléaire de l’Iran. L’année dernière, Israël avait lancé une série de frappes aériennes, avec le soutien des États-Unis, contre les défenses aériennes iraniennes, ouvrant ainsi la voie à l’attaque de jeudi

L’attaque lancée par Israël sur l’Iran s’inscrit dans ce que Netanyahou a qualifié de plan visant à créer un “nouveau Moyen-Orient” sous domination américano-israélienne. Cela inclut l’annexion de toute la Palestine par Israël, à travers le génocide et le nettoyage ethnique en cours à Gaza, qui doit être suivi par celui de la Cisjordanie.

Cette attaque de l’Iran s’inscrit dans le contexte du coup d’État en cours mené par le président américain Donald Trump pour transformer les États-Unis en dictature présidentielle. Les États-Unis ont déployé des milliers de soldats en service actif à Los Angeles, et ce week-end, l’administration Trump organisera un défilé militaire à Washington avec un déploiement de 7 000 soldats et plus de 150 véhicules, dont des dizaines de chars.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré l’état d’urgence en Israël et a averti la population de se préparer à des attaques de représailles de l’Iran.

Des images vidéo circulant jeudi soir ont montré des attaques contre de hauts immeubles de Téhéran, ce qui indiquerait que des responsables gouvernementaux iraniens étaient visés.

Dans un communiqué publié jeudi soir, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré: «Ce soir, Israël a pris des mesures unilatérales contre l'Iran. Israël nous a fait savoir qu'il pensait que cette action était nécessaire à sa légitime défense. Le président Trump et son administration ont pris toutes les mesures nécessaires pour protéger nos forces et restent en contact étroit avec nos partenaires régionaux. Permettez-moi d'être clair: l'Iran ne devrait pas cibler les intérêts ou le personnel américains.»

Rubio a affirmé: «Nous ne sommes pas impliqués dans des frappes contre l'Iran, et notre priorité absolue est de protéger les forces américaines dans la région». Toutefois, on s'attend à ce que l'armée américaine soit directement impliquée dans la défense d'Israël contre les représailles iraniennes.

Le sénateur américain Lindsey Graham a écrit sur Twitter: « C’est parti. Priez pour Israël. »

Mercredi, le ministre iranien de la Défense, le général Aziz Nasirzadeh, a menacé d’attaquer les bases américaines au Moyen-Orient en représailles à une frappe israélienne contre l’Iran. « Si un conflit nous est imposé, toutes les bases américaines sont à notre portée et nous les viserons sans hésitation dans les pays hôtes. »

Alors que les médias rapportaient qu’une attaque israélienne contre le programme nucléaire iranien pourrait avoir lieu dès ce week-end, le président américain Donald Trump a déclaré jeudi, avant l’attaque israélienne, qu’une telle attaque « pourrait très bien avoir lieu. »

Il a ajouté: « Il y a beaucoup d’Américains dans cette zone, et j’ai dit: “il faut leur dire de partir parce que quelque chose pourrait se produire bientôt”, puis, « je ne veux pas être celui qui n’a donné aucun avertissement pendant que des missiles frappent les immeubles. »

Jeudi, le Wall Street Journal, citant un haut responsable israélien, a déclaré qu'une attaque «pourrait avoir lieu dès dimanche». Dans la nuit de jeudi, le New York Times rapportait qu'«Israël semble se préparer à lancer prochainement une attaque contre l'Iran, selon des responsables américains et européens».

Ce même jour, les États-Unis ont annoncé le retrait du personnel non essentiel de leur ambassade en Irak et autorisé le départ volontaire des familles de militaires américains présentes sur les bases au Moyen-Orient.

«Sur la base de notre dernière analyse, nous avons décidé de réduire l’empreinte de notre mission en Irak», a déclaré le Département d’État dans un communiqué adressé aux médias mercredi.

Interrogé sur une éventuelle attaque israélienne contre l’Iran, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a répondu: « Ce que je sais, c’est que Bibi Netanyahou va mettre son pays en priorité, et nous allons mettre notre pays en priorité, et nous sommes correctement positionnés dans la région pour nous assurer que nous sommes prêts à toute éventualité. »

L'attaque israélienne a eu lieu alors que les États-Unis poursuivent leurs négociations sur le programme nucléaire iranien. Jeudi, la Maison-Blanche a annoncé que Steve Witkoff, l'envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient, rencontrerait le ministre iranien des affaires étrangères à Oman dimanche pour poursuivre les négociations.

En 2018, le président Trump avait abandonné l'accord sur le nucléaire iranien négocié en 2015 avec l'administration Obama, réimposant des sanctions économiques brutales et conduisant l'Iran à étendre son programme nucléaire.

(Article paru en anglais le 13 juin 2025)